Quatre dimanches, quatre bougies et à ces quatre bougies, on a associé beaucoup de symboliques. Cette année, j’ai choisi une de ces symboliques : quatre bougies, quatre étapes de l’histoire du salut.
Quand Dieu est devenu Père, il n’a rien laissé au hasard. D’ailleurs, voilà longtemps qu’il y pensait, voilà longtemps qu’il s’y préparait, voilà longtemps qu’il préparait ce qui devait l’être : longtemps, depuis des générations. Depuis Abraham, notre père dans la foi. Comme Abraham s’est mis en route pour répondre à l’appel de Dieu et a cheminé avec lui, confiant dans sa parole, nous sommes appelés à nous mettre en route pour répondre à l’appel du Seigneur. « En avent » !
Dimanche, nous avons allumé la 1ère bougie : la bougie des patriarches dont Abraham est le premier.
Vous connaissez sûrement Abraham, mais peut-être aimerez-vous tout de même relire son histoire…
A le voir là, assis devant sa tente, le nez en l’air à contempler le ciel étoilé, on peut se demander ce qu’il fait… Est-il insomniaque ? Contemplatif ? Rêveur ? Ou alors un peu fou ? N’est-il pas fatigué, n’a-t-il pas sommeil ? Tout le monde dort, mais pas lui. Lui, il contemple le ciel nocturne et les étoiles. En fait, à vrai dire : il compte les étoiles. Oui, oui, il compte. Et si vous pensez que c’est une méthode pour trouver le sommeil, qu’il compte les étoiles comme d’autres comptent les moutons pour s’endormir, vous vous trompez. Comment vous expliquer … le plus simple est de commencer l’histoire au début.
Il s’appelle Abraham. Il habitait Harran avec sa femme Sara et sa famille quand Dieu lui a parlé et lui a dit de partir, de quitter sa famille et le lieu où il vivait pour le pays qu’il allait lui montrer. Il a eu confiance et il est parti avec Sara et son neveu Loth. Il a pris la bonne décision ce jour-là, il le sait maintenant. Il savait que Dieu était bienveillant c’est pourquoi, il lui a fait confiance. En chemin, il a découvert qu’en plus, Dieu était fidèle et qu’il tenait ses promesses. Ce n’est pas rien !
Dieu avait promis de lui donner un pays, il l’a fait. Oh, bien sûr ça ne s’est pas fait sans péripéties, ni du jour au lendemain et je ne peux pas vous raconter tous les détails, et d’ailleurs le plus important n’est peut-être pas dans ces détails. Le plus important, c’est que Dieu lui a promis ce pays pour lui, Abraham, et ses descendants. Il lui a promis une descendance à lui, Abraham, qui n’avait pas d’enfant : des descendants aussi nombreux que les étoiles dans le ciel ! Dieu lui a répété plusieurs fois cette promesse. Abraham a parfois eu du mal à le croire. Plus il vieillissait, plus Sara vieillissait, plus il voyait s’éloigner la réalisation de cette promesse. Et à force de la voir s’éloigner, un jour, Sara a cessé d’y croire : elle ne croyait plus qu’elle pourrait avoir un enfant, mais elle voulait qu’Abraham en un, au moins un. Abraham lui aussi a vacillé dans la confiance. Alors ils ont arrêté d’attendre que Dieu s’en charge et ils ont pris les choses en main : Sara a donné sa servante Hagar, c’est ainsi qu’on faisait en ce temps-là, et Abraham a eu un fils avec Hagar : il l’a appelé Ismaël.
Après la naissance d’Ismaël, quand Dieu a répété à Abraham sa promesse de lui donner un fils et une descendance nombreuse, aussi nombreuse que les étoiles dans le ciel, Abraham lui a répondu que Sara et lui étaient trop vieux. Abraham lui a demandé de plutôt bénir Ismaël. Et Dieu a accepté de bénir Ismaël : Dieu a aimé Abraham au point de le suivre même dans ses détours et ses errances… Mais, il lui a répété qu’il aurait un fils avec Sara et par ce fils, une descendance nombreuse. Dieu ne renie pas la parole donnée, il reste fidèle à sa parole. Il leur a même envoyé trois messagers alors qu’ils campaient aux chênes de Mamré. Lorsque Sara les a entendus dire qu’elle aurait un fils l’année d’après, elle a ri, de dépit ou d’amertume, elle a ri pour ne pas pleurer, car elle se savait bien trop vieille pour avoir un enfant. Et pourtant, à Dieu, rien n’est impossible, n’est-ce pas ?
Et Isaac est né, un vrai miracle, comme un rayon de soleil après un violent orage, comme une gorgée d’eau fraîche après une longue marche dans le désert. Isaac est né et depuis la naissance de ce fils tant attendu, tant espéré et pourtant inespéré, Abraham sait plus que jamais que Dieu tient parole, que même ce qui nous semble impossible ou incompréhensible à nous humains, ne peut faire obstacle à la réalisation de ses promesses et à sa volonté de salut pour l’humanité. Alors, parfois la nuit, Abraham ne peut pas rester allongé dans sa tente, il sort pour contempler les étoiles dans le ciel et il compte.
C’est sa façon de dire merci à Dieu ! Merci pour le fils que Dieu lui avait promis et qu’il lui a donné, merci pour les descendants aussi nombreux que les étoiles dans le ciel ! Parce que c’est vrai vous savez, il en a vraiment beaucoup des descendants : entre les descendants d’Isaac et ceux d’Ismaël, il y en a vraiment autant que d’étoiles dans le ciel ! Dieu a réalisé sa promesse ! Merci aussi pour avoir été un maillon d’une longue chaîne, un élément d’une longue histoire qui doit permettre la venue du Messie, du Sauveur. Car l’histoire ne s’arrête pas à la naissance de son fils Isaac, sinon, son histoire n’aurait de sens que pour Sara et Abraham, pas pour nous. Dieu voit plus loin, à travers Abraham et son histoire, c’est sa volonté de salut pour l’humanité qui fait son chemin. De la famille d’Abraham, il a fait un peuple, de ce peuple, il a fait son peuple. A son peuple, Il a promis un Sauveur, un Messie. Et comme il l’avait promis, … Mais je m’emballe et je brûle les étapes. Avant d’en arriver à la venue du Messie, il faut vous raconter comment les descendants de Jacob, petit-fils d’Abraham, sont devenus le peuple que Dieu s’est choisi. Mais pas aujourd’hui…